Je ne chronique pas d’habitude les recueils où je figure (je
ne les lis pas, trop la trouille de comparer mon texte aux autres), mais j’attendais
celui-ci avec tellement d’impatience que la curiosité l’a emporté. Pourquoi cet
engouement ? Je voulais vraiment savoir ce que mes consœurs avaient imaginé sur
ce non-thème. Et ce recueil offrait l’assurance de personnages féminins
réalistes, je pouvais donc m’y identifier et me laisser entraîner facilement
sur la pente érotique.
Grâce à cette absence de clichés (sur les femmes s’entend, y
en a peut-être sur les hommes, à vous de nous le dire ;-), clichés qui
sont pour moi le défaut le plus courant des textes érotiques, j’ai trouvé ce
recueil d’une grande qualité.
Les nouvelles dont la plume m’a particulièrement touchée
- Le rouge à lèvres d’Ornella Caldi : une vraie histoire avec du suspens et une fin inattendue, bien écrite et très excitante.
- Saccage de Viviane Faure : belle plume très érotique et originale pour un fantasme masculin qui se retourne contre son instigateur.
- Une bonne épouse de Valentine Abé : vengeance jubilatoire et très hot. J’ai beaucoup aimé l’effet miroir entre le mari qui abuse de sa stagiaire (rapport de force) et les hommes libertins respectueux, qui s’enquièrent du consentement de la dame.
- Telle mère, telle fille de Louise Laëdec : Ne vous fiez pas au titre, aucune scène tue-l’amour ne vient ternir l’érotisme du texte. Il s’agit d’une vraie nouvelle à chute autour d’une paire de bas, une ode à la sexualité, à la séduction sensuelle, charnelle, gourmande et émouvante à la fois.
Originalité, ambiance soignée, univers salés et fous fantasmes
- Anciens combattants d’Eugénie Daragon : le genre historique donne une rudesse bienvenue à cette nouvelle drôle et excitante, l’héroïne est dotée d’un certain panache.
- La foule de Maude Okyo : on navigue ici entre Piaf et Cendrillon, dans une ambiance sensuelle, où la musique et les odeurs nous emportent dans des bras inconnus.
- Rose barbaque de Delphina : en bonne fan de François Hadgi Lazaro, je ne pouvais qu’adorer cette nouvelle, la plus déjantée et la moins clichée de tout le recueil.
- Secrets de dortoir : le métro vous excite ? Vous aimerez sans doute la vision dionysiaque des jeunes corps entrelacés que nous offre Cornelia B. Ferrer.
Vous avez des goûts plus classiques ? Voici quelques valeurs sûres.
- Emmenez-moi d’Anaëlle : Une séance BDSM, bien écrite et très envoûtante
- Joyeux anniversaire ! de Julie-Anne de Sée : une belle histoire de triolisme, le roi des fantasmes.
- La cour des grands de Circé : une Domina vous raconte en détail comment elle vient à bout d’un soumis retors.
- Second souffle d’Aude dite Orium : une romance où l’érotisme prend son temps avant de s’engouffrer dans le porno. Avec des touches d’humour en prime !
Coups de cœur particuliers
- J’ai aimé les atermoiements de Simon dans Désolé ! (Héloïse Lesage), qui tente de réconcilier ses images contradictoires (la maman – la putain) en une seule : la femme.
- Mention spéciale pour le plan machiavélique de Joan Belfort dans Mon oral de Droit qui fait monter la pression et la tension érotique comme on bande un arc.
Je n’ai pas commenté toutes les nouvelles, il faut bien choisir, et si je les souligne toutes vous risquez de dire que c’est trop beau pour être honnête ! Puis en matière de sexualité, heureusement les goûts divergent...
En ce qui concerne mon propre texte, il s’agit d’une
nouvelle historique qui se déroule dans un harem en Ouzbékistan, je vous laisse
seul juge.
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