Je vous présente aujourd'hui le livre-témoignage de Camille Emmanuelle :
"Lettre à celle qui lit mes romances érotiques, et qui devrait arrêter tout de suite"
Le mot de l’éditeur : Voici à présent la littérature photoshopée ! Les romances érotiques se suivent et se ressemblent : la femme et l'homme répondent à des stéréotypes étriqués, leurs interactions sont autant simplistes que convenues et le désir féminin doit se cantonner à quelques clichés hyper réducteurs. Saviez-vous que chaque personnage doit avoir une blessure secrète ? Que six jours peuvent suffire à écrire une romance ?
Extrait : « L’homme est blanc, dominant, riche, musclé, performant sexuellement et pénétrant. La femme est blanche aussi, pauvre, pénétrée, elle attend qu’un homme la comble sexuellement (et si possible la comble aussi de cadeaux). »
L’auteur : La journaliste Camille Emmanuelle, qui a écrit sous pseudo une douzaine de romances érotiques, nous ouvre les portes de ce genre littéraire. Avec la verve qui la caractérise, elle dénonce l’éternelle comédie qu’on veut, encore, faire jouer à l’homme et à la femme.
Je ne suis pas Manon, la lectrice de romance formatée à qui s’adresse ce brûlot. Je ne lis pas de livre cul-cul (expression utilisée par l’auteur). Je préfère le bon vieux cul, celui des détails réaliste avec des poils et de la sueur. L’esthétisme à outrance des magazines féminins m’agace, le lisse me laisse de marbre. Mais comme j’écris de l’érotisme, le phénomène m’intéresse. Je les vois passer tous ces milliardaires (sans parler des bad-boys). On sait qu’ils sont stéréotypés, mais A CE POINT-LÀ ? Je comprends mieux pourquoi on dit « dangereusement rétrograde ».
J’ai trouvé ce témoignage important, instructif et drôle. J’ai eu le cœur serré quand l’auteur signale l’interdiction d’évoquer Colette (contexte : le milliardaire offre une édition originale à son futur beau-père) sous prétexte que Colette était bi. Bonjour l’homophobie. Et ce n’est malheureusement pas un fait isolé dans la collection dénoncée par l’auteur. Les personnages, même secondaires, sont obligatoirement blancs, hétéro, sans handicap, avec des goûts mainstream. L’héroïne ne prend aucune initiative. Au moindre écart, c’est la censure.
Un regret :
– Trop peu de Manon liront ce livre. Sur Amazon, il ne figure pas avec les romances, mais plutôt parmi les réquisitoires. Dommage. Le ton de Camille Emmanuelle n’est pourtant jamais condescendant envers les lectrices, au contraire. Comme souvent, ce livre séduira surtout les déjà convaincues.
Mais après tout, mieux vaut en rire, et c’est ce qu’a fait Marie Laurent avec son roman « Deux nuances de brocolis » sympathique parodie de 50 shades.
Le mot de l’éditeur : Le chemin d’Amalia Faust, brave fille complexée et un peu nunuche, caissière chez Brico, croise par hasard celui d’Édouard Green, le séduisant patron d’une boîte de sex toys. Green propose bientôt à Amalia un étrange pacte. Elle découvre un univers insoupçonné où sexe, légumes et soumission sont étroitement associés. Mais à la longue, les positions inconciliables des deux héros risquent de rendre leur relation difficile.
Mon avis : plein de détails hilarants ponctuent cette parodie qui se lit d’une traite. Édouard Green, adepte du SL (le Sexe Légumier !) peine à convertir Amalia aux charmes des brocolis, crème d’endive et autres poireaux. Pas besoin d’avoir lu 50 shades pour en apprécier l’humour. Ce livre est un bon délire ! Je regarde désormais le contenu de mon tiroir à légumes d’un air suspicieux.
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